1921 : Naissance du Mouloudia
L’idée de créer un club de football est venu à Abderrahmane Aouf en assistant au dédain affiché par un groupe de soldats français à l’égard d’enfants jouant au football avec une pelote confectionnée à l’aide de papiers à Place du gouvernement, actuelle place des Martyrs. Un sergent émerge du lot, les regarde dédaigneusement et lance à ses amis: « Voici le Parc des Princes des Arabes ! ». Cette phrase constitua un affront à son amour-propre. Le lendemain, il fit part de son projet à ses amis.
La réunion qui donna naissance au club fut à l’arrière boutique du café de la rue Bénachère (appelé Souikia). Plusieurs noms furent proposés : Éclair sportif d’Alger, Croissant club d’Alger, Étoile sportive d’Alger, Jeunesse sportive d’Alger pour finalement le qualifier Mouloudia club algérois. Les couleurs (vert et rouge) furent choisies pour ces raisons : le Vert qui représente le signe de l’espoir du peuple algérien, c’est aussi la couleur symbolique de l’Islam. Le Rouge qui représente le signe de l’amour de la nation et du sacrifice.
Abderrahmane Aouf a consacré toute la nuit à rassembler les grandes lignes pour l’élaboration d’un document relatif à la création du club et à la constitution de tous les éléments nécessaires : statut et règlement de l’association, effectif, préparation des moyens (matériels et finances), choix du sigle, problèmes de l’encadrement, acquisition d’un terrain de jeu et d’un cercle sportif. Ses amis applaudirent vivement son idée et l’encouragèrent à aller jusqu’au bout de son rêve. Ayant reçu leur aval, Aouf adressa une requête à la préfecture pour obtenir l’agrément de la fondation du club. La réponse fut négative. L’administration lui expliqua qu’il ne pouvait prétendre fonder une association étant donné qu’il n’était pas encore majeur. Effectivement, il n’avait que dix-neuf ans et quelques mois. Mais, il ne se découragea pas. Il arriva à berner les autorités coloniales en procédant à une affaire de falsification de papiers au nom d’Abdelmalek, le mari de sa tante, car son projet devenait une véritable obsession. Abdelrrahmane Aouf, rappelons-le, a été convoqué deux fois par la préfecture. Objectif : passer au peigne fin tout le dossier concernant la création du club musulman. Habile comme il était, Aouf arrivait à trouver les bonnes réponses aux questions pièges avec un langage aussi éloquent que rassurant. En effet, lors de la première convocation on l’a interrogé sur le but de ce club musulman et il a répondu que c’était pour préparer les jeunes aux épreuves du service militaire. La seconde concernait le choix des couleurs proposées au futur club. Dans un réflexe espiègle, Aouf prononça ces phrases « le vert, le paradis, le rouge l’enfer pour les autres en quête de formation ». Une belle victoire sur la préfecture qui, voyant que les réponses étaient convaincantes, signa aussitôt cette requête autorisant la fondation du MCA. D’autant plus que les autorités coloniales envoyèrent au siège une note précisant que les locaux du club doivent servir uniquement à des fins sportives, ceci ayant pour but d’interdire toute forme de rassemblement politique3. Le 31 août 1921 (26 Dhou Al-Hijja 1339) naît le Mouloudia club algérois. Siège : buvette américaine, place Mahon, Alger.
1921-1935 : Les débuts
Le 7 août 1921, Hamoud Aouf dépose les statuts du Mouloudia Club d’Alger.
À sa naissance, le MCA choisit d’adhérer à la Fédération sportive indépendante nord-africaine (FSINA). Dans son premier conseil d’administration, on trouve Hamoud Aouf, Rachid Hafiz, Salem Korichi, Allal Saadoune, Mustapha Messaoudène, Abderrahmane Bey, Mohamed El Ghers, Sid Ali Adjouri, Youssef Alliche, Djelloul Belamri, Ahmed Djaout.
Le MCA fut une pépinière où se retrouvèrent plusieurs jeunes sportifs algériens qui furent aussi actifs dans les différentes activités culturelles, notamment musicales et théâtrales, éducatives, de bienfaisance et politiques. Aux fêtes organisées par le Mouloudia de l’époque, on suivait des pièces de théâtre algériennes et on écoutait les chants populaires et patriotiques.
Le club est radié en 1924 pour défaut de paiement des droits d’affiliation, pendant que Hamoud Aouf était réquisitionné pour le service militaire. Le club se reconstitua avec comme membres du bureau : Ahmed Djaout, Kaddour Sator, Boularbah, Abdoun, Benouna, Boudrar, Bouhraoua, Bouzid, Ladjani, Harrizi, Kermia, Ketrandji, Maarif, Maloufi, Semmar, Midoune. Hamoud Aouf en est l’homme à tout faire : dirigeant, entraîneur, régisseur.
En 1925-1926, il est affilié à la Fédération française de football association (FFFA). Il n’eut pas de siège pendant plusieurs années. Les réunions se tenaient au domicile de la famille Skandrani dont plusieurs membres étaient au club, ou dans différents cafés algériens du centre d’Alger. Il sera accueilli pendant un temps au Cercle du progrès, propriété de l’Association des oulémas. À l’époque, les matchs se déroulaient sur un terrain vague du quartier Belfort, loué à la caserne des tirailleurs.
À la fin de la saison 1930-1931, le Mouloudia accède en première division après un mémorable match nul contre l’Olympique d’Affreville (Khemis Miliana).
En 1932, le MCA compte parmi ses joueurs Abderrahmane Farès, Ramdane Dahmoune, Omar Ksentini, Bouhamidi.
Pendant l’année 1934-1935, le MCA est champion de première division. La célébration de cette accession à l’occasion de la remise des trophées fut l’occasion de festivités mémorables dans les quartiers populaires d’Alger.
1935-1936 : L’accession en première division
Après l’accession en 2e division en 1931 et durant les cinq saisons qui suivirent, le doyen a toujours raté l’accession de peu, jusqu’à la saison historique de 1935-193611 qui voit le Mouloudia accéder en division d’Honneur parmi l’élite du football français en battant au match barrage l’Olympique Marengo en trois rencontres. Les deux premières s’étant soldées par un score de parité un but partout (1-1) au stade de la maison carrée (El-Harrach actuellement) alors que lors de la troisième manche, à El-Affroune, le MCA sortit vainqueur en battant son adversaire par deux buts à un (2-1). Les deux réalisations du Mouloudia ont été l’œuvre de Chelbabi et Abbed. Il faut signaler aussi que le Mouloudia s’est illustré au championnat départemental d’Alger, terminant presqu’à chaque fois second.
1936-1956 : Les performances du doyen parmi l’élite
1936-1939 : Les premiers pas
Pour sa première saison parmi l’élite, le Mouloudia termine quatrième du championnat. C’est également par une 4e place que se terminera la deuxième saison (1937-1938). Lors de la troisième saison, le doyen termina 7e. Le club participe à la Coupe d’Afrique du Nord de football où il fut éliminé au 2e tour par l’AS St Eugène après avoir battu le Gallia Sport d’Orléansville 3-0 au premier tour de la compétition.
Match de championnat opposant le Mouloudia au RUA en septembre 1941
1939-1956 : La conquête des titres
La saison 1939-1940 fut marquée par les débuts mouvementés du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, ce qui retarda la reprise du Championnat. Cette saison sera disputée sous forme de critérium de guerre avec trois groupes A, B, C et au terme de cette édition, les premiers de ces poules disputeront un tournoi dont le vainqueur sera déclaré champion. Le MCA jouait dans le groupe C avec le FC Blida, l’OHD, l’USM Blida, l’AS Boufarik , le RASA et l’OM Ruisseau. Il termina en tête et affronta pour le titre le Gallia et le RUA, premiers de leur groupe respectif. Les Mouloudéens s’imposèrent facilement 3-0 face au RUA et 3-0 devant le Gallia. Après ce titre tant attendu, le Mouloudia continua sur sa lancée mais il termina à un point seulement derrière le champion l’AS Saint-Eugène. Cela se répétera pendant les saisons qui suivent, et cela jusqu’à la saison 1944-194514 où le MCA parvient à se classer premier ex-æquo avec l’AS Saint-Eugène. Le titre est alors partagé. Après ce sacre, le Mouloudia terminera deuxième six fois consécutivement. Le club a participé à la coupe départementale, appelée Coupe Forconi remportée à deux reprises en 1948 en battant en finale l’AS Saint-Eugène par le score de (5-3) après prolongations, et en 1951 contre le même adversaire par le score de (3-2), après avoir notamment éliminé la JS Kabylie en 1/8e de finale sur le score de (7-0). La 3e finale de 1952 sera une défaite contre le FC Blida par (3-1) le dimanche 15 juin 1952.
1956 : Les incidents du 11 mars et l’arrêt des activités
Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata du 8 mai 1945 poussèrent les joueurs algériens opérant dans les clubs français à rejoindre les clubs musulmans. Deux joueurs qui ont porté le maillot de l’AS Saint Eugène signent au MCA, il s’agit de A. Ibrir et du Dr Maouche. Les formations décidèrent toutes ensemble de se battre pour supprimer la décision d’incorporation d’éléments européens qui avait un but de sabotage. Après d’incessantes luttes, les dirigeants musulmans eurent gain de cause. À partir de là, toutes les formations musulmanes furent constituées intégralement de joueurs musulmans. Le 11 mars 1956, le Mouloudia décida d’arrêter la participation aux compétitions sportives à la suite des incidents qui ont émaillé pendant et après le match nul obtenu contre l’AS Saint Eugène, le jour même, au stade de St-Eugène en ébullition. La partie terminée, une bagarre éclate entre supporters des deux équipes et un envahissement du terrain s’est ensuivi. L’intervention des policiers aurait envenimé les choses pour rendre une simple manifestation de joie après le but égalisateur du Mouloudia, en réelle émeute qui débuta à St Eugène avant de gagner le populeux quartier Nelson à Bab El-Oued. On déplora ce jour là plusieurs blessés parmi les supporters mouloudéens en particulier. Des voitures furent saccagées aux alentours du stade et l’ampleur des dégâts a eu un grand écho dans tout le pays et la plupart des fans du MCA furent bastonnés, emprisonnés et certains trouvèrent la mort dans les locaux du commissariat sous la torture. Après ces incidents, la direction du MCA s’est réuni pour réclamer l’arrêt du championnat ou de se retirer carrément des compétitions, ce qui fut fait le 13 mars 1956 malgré l’appel à la sagesse de la ligue et des autorités coloniales de l’époque. La décision était irrévocable et donna suite à un grandiose mouvement de solidarité de la part des clubs musulmans. D’autres clubs musulmans leur emboîtent le pas tels que le NA Hussein Dey, le RC Kouba, l’USM Maison-Carrée, l’USM Marengo, la JSMA, l’ASPA, et le Widad de Belcourt, après l’ESM Alger, l’USM Alger et l’OM St Eugène.
1962-1964 : Reprise de jeu et qualification pour le premier championnat
L’indépendance acquise, le MCA intègre le premier championnat de l’Algérie libre le 7 octobre 1962. Le Mouloudia enregistra l’arrivée de deux joueurs de l’équipe du FLN, Abderrahmane Boubekeur et Amokrane Oualiken mais perd Basta Ali, Ferhani et Bourkika (tombés au champ d’honneur). La reprise footballistique dans l’Algérois sous forme de critérium d’Honneur de cinq groupes de dix clubs chacun, le MCA remporte la 1re place du groupe 1, et au terme de la saison (1962-1963), se qualifie pour la finale du championnat, mais perd face à son voisin rival l’USM Alger par le score de (3-0). La saison suivante 1963-1964, le Mouloudia s’est qualifié au premier championnat national en se classant 5e loin derrière le 1er le NA Hussein Dey.
1964-1965 : Le MCA relégué.
Le MCA était considéré comme l’équipe pratiquant le meilleur football tant sur le plan technique que sur le plan tactique. En recevant le MC Oran pour le compte du dernier match aller, la veille de la fête de la fin du ramadhan, le Doyen comptait prendre les commandes du championnat d’Algérie. Les Oranais en solide leader étaient en confiance. Le match fut heurté et haché, l’ailier oranais Boudjellal sera évacué à l’hôpital après le choc avec le rugueux défenseur Algérois Djazouli. Le score est de 0-0 à la mi-temps. À la reprise et à la surprise générale, le MC Oran ouvre le score par l’intermédiaire de Belabbès d’un tir sec qui a eu raison de la vigilance de Zerga. Le MCA égalise par Aouadj Zoubir à la 57e minute. Le match redouble de férocité, ainsi Oucif (MCA) et Meguenine (MCO) sont expulsés. Aouadj, trompe pour la seconde fois le gardien oranais Larbi et permet au MCA de glaner les points de la victoire et le fauteuil du leader. Au coup de sifflet final, de graves incidents vont se produire à la suite de l’invasion du terrain par les supporteurs. La bataille rangée est tellement violente et générale que plusieurs blessés dans les deux camps sont évacués vers l’hôpital.
En conséquence, le Mouloudia d’Alger est mis à l’index et écope d’une sanction extrême qui entraîne inéluctablement sa descente en division inférieure (Division d’honneur). Avec la radiation à vie infligée par le ministre de la jeunesse et des sports de l’époque (Sadek Batel) à quatre joueurs Zerga, Metrah (Internationaux), Maarouf et Sennane, à laquelle s’ajoutent les sérieuses blessures des attaquants internationaux Lemoui et Bouras (en plus d’un joueur oranais blessé en l’occurrence Boudjelal et 2 expulsions de chaque côté (Oucif pour le MCA et Meguenine côté MCO), la formation algéroise ne peut se maintenir parmi l’élite en se classant à la 14e place et fut rétrogradée.
1965-1970 : Débuts difficiles et retour en force
Pour sa première saison en régional (1965-1966), le MCA termine premier et se qualifie pour la première Nationale 2 de l’histoire. Un bon parcours en Championnat et en Coupe d’Algérie. L’arrivée d’Ali Benfeddah était pour quelque chose dans la métamorphose du vieux club algérien. Il commença par intégrer au fur et à mesure des jeunes qui donnèrent entière satisfaction au rendement de l’équipe (ces jeunes étaient Betrouni, Chouchi, Maloufi, Berkani, Kaoua, Guedioura, Moussa…). Benfeddah s’en va, le relais fut pris par Hahad, grand joueur du club dans les années cinquante. En plus de l’héritage laissé par son prédécesseur et l’arrivée d’excellents joueurs tels que Tahir Hacéne, Cheikh… l’entraîneur Hahad, par son expérience mise à la disposition de ces jeunes, donna plus d’assises au Mouloudia. Le résultat est immédiat : Accession en Division nationale lors de la saison 1967-1968. Le MCA passa, donc, trois longues années en divisions inférieures. En raison d’une nouvelle formule de compétition (la nationale Deux faisant son apparition pour la première fois), le Mouloudia d’Alger qui se classera premier de la division d’honneur (avec 7 points d’avance sur l’USMA) ne retrouvera la nationale « une » que trois saisons après (1967-1968 avec un match historique à Tizi-Ouzou au début de l’été 1968) qui vit la montée du Doyen dans l’élite. Le retour du Mouloudia en nationale-une avec une nouvelle génération de joueurs fut un retour en force puisqu’il termine la saison 1968-1969 en 4e position avec 46 pts. Le Mouloudia continue alors de monter en puissance. Pour sa seconde année en D1 (1969-1970) après son accession, les vert et rouge arrivent à se classer parmi les grands de ce championnat. En terminant vice-champion, le MC Alger annonce son retour parmi les ténors avec seulement 3 défaites en 22 matchs joués, tout en terminant seconde attaque du championnat derrière la fameuse triplette du CRB.
1970-1980 : L’âge d’or
La période post-indépendance fut riche pour le MCA en matière de titres et de consécrations. Le dimanche 13 juin 1971, les Mouloudéens décrochent leur premier titre dans l’histoire du MCA post-indépendance. En effet, le doyen des clubs algériens, sous la houlette de l’entraîneur Ali Benfeddah, remporte sa première coupe d’Algérie face à l’USM Alger, spécialiste de l’épreuve et qui était à sa troisième finale consécutive. Le club fête alors son cinquantenaire (1921-1971) en venant à bout du voisin rouge et noir au stade municipal de ruisseau. Ce sacre permet au Mouloudia de participer à sa première Coupe du Maghreb des vainqueurs de coupe, organisée à Alger, et qui se déroule au stade municipal de ruisseau, considéré comme le plus grand de la capitale. À l’entame de cette compétition, le MCA doit en découdre avec l’équipe tunisienne de l’Espérance sportive de Tunis qu’il domine par 3 à 0, avant de remporter le titre en finale face à l’autre club de la capitale tunisienne, le Club africain. La saison suivante (1971-1972) voit le Mouloudia remporter le premier titre de champion d’Algérie de son histoire. Ce titre est suivi par une autre coupe d’Algérie en 1973, puis une nouvelle Coupe du Maghreb des vainqueurs de coupe en 1974, avant un nouveau titre de champion au terme de la saison 1974-1975 aux dépens de son voisin le RC Kouba.
L’année 1976 est l’année de tous les succès17 : si le club perd la finale maghrébine, il obtient la coupe d’Afrique, en ayant également fait le doublé coupe et championnat d’Algérie18. Le Mouloudia d’Alger s’adjuge donc sa 3e coupe d’Algérie en battant en finale son homonyme constantinois du MO Constantine, puis il réalise le doublé en devenant champion d’Algérie, battant la JS Kabylie dans son fief d’Oukil Ramdane à Tizi-Ouzou sur le score de 3 buts à 2 ; ce titre de champion est notamment dû aux attanquants emblématiques Bencheikh, Betrouni, Bachi, Bousri, Bachta ou Bellemou19. En coupe d’Afrique des clubs champions, le Mouloudia fait un excellent parcours, éliminant des favoris et habitués de l’épreuve comme le club égyptien d’Al Ahly SC en quart de finale, ou les nigérians d’Enugu Rangers en demi-finale, rencontrant en finale le Hafia Conakry. La première manche jouée à Conakry le 5 décembre 1976 est une défaite sévère, le MCA subit une cuisante humiliation avec une défaite 3-0 qui compromet ses chances de remporter le trophée. Mais au match retour, le 18 décembre 1976, le MCA gagne sur le même score de 3-0. Il emporte aux tirs aux buts (4 à 1) le titre de la 12e édition de la coupe d’Afrique des clubs champions20.
Après cette saison historique, le club remporte deux autres titres de champion d’Algérie, en 1978 et 1979 à la grande frustration du MOConstantine et de la Kabylie.
1980-1990 : L’âge de plomb
En 1979-1980, pour freiner sa formidable ascension, de nombreux joueurs tels que Bachi, Amrous, Kaoua et Betrouni furent écartés, en prétextant que leur âge ne leur permettait pas d’être performant (27 ans et 28 ans !!). Certains dirigeants subirent le même sort. Le Mouloudia devint un club quelconque, en jouant le milieu de tableau, malgré ces mauvaises prestations le Mouloudia est parvenu en 1983 à remporter, de nouveau, le trophée de la dame coupe en battant une bonne équipe de l’ASM Oran (4-3) après prolongations. Cette consécration lui permit de jouer la Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de Coupe. Son apparition pour la joute continentale fut médiocre, puisqu’il se fait écarter au deuxième tour par l’Ahly du Caire (3-1). À l’aller, le MCA avait gagné par 1-0. Les années passèrent, les nombreux éléments qui ont défilé au Mouloudia, ne purent faire oublier les Bachi, Bousri, Betrouni, Bencheikh, Draoui… Ces derniers avaient hissé tout haut les couleurs « vert et rouge ». Ensuite, certains problèmes se répercutèrent sur le MCA qui rétrograda en Division Régionale. Mais une année après, il retrouvera l’élite sans aucun changement pour la suite et le Mouloudia a failli, une fois de plus, goûter aux affres de l’enfer. Mais heureusement que la victoire (1-0) tiré par les cheveux devant l’ES Setif l’avait maintenu parmi les ténors. Et dès lors, le vieux Mouloudia termina le Championnat dans une place de non relégable. Ayant constaté que leur équipe était devenue un simple figurant et ce malgré les moyens mis à sa disposition, des anciens dirigeants étaient de retour aux commandes du club, qui espéraient redorer son blason terni par cette longue traversée du désert.
1990-2000 : Des hauts et des bas
Après 1990 et pendant 10 ans, l’équipe jouait sans ambition et se contentait du maintien en D1, en se classant toujours au milieu du tableau, avant que vienne le titre de la saison 1998-1999 avec un certain Saïfi dans l’effectif mais aussi l’année du surnom de « Chnaoua » aux supporters du Mouloudia par leur nombre et leurs déplacements avec leur équipe. Mais après la délicieuse saison de 1998-1999 venait un véritable cauchemar pour les Mouloudéens car le MCA réalisait des résultats catastrophiques.
2000-2010 : Mauvais début puis retour au podium
La saison 1999-2000 était catastrophique sur tous les plans, et le MCA échappe de peu à la relégation, qu’il connaît durant la saison qui suit (2001-2002), selon les professionnels et autres techniciens et observateurs le MCA ne pouvait pas espérer mieux pour lui. En attendant l’accession s’est faite avec une équipe qui s’est redessinée avec un entraîneur du nom de Saàdi, d’anciens joueurs comme Benali et des jeunes joueurs ou recrues tels que Belkheir, Chaouch, Hamoutène ou Fodhili.
Durant les saisons 2003-2004 et 2004-2005, le MCA réalise de bons résultats mais ne parvient toujours pas à remporter un nouveau titre.
Le Mouloudia ne renoue pas avec le succès avant la saison 2005-2006 ou plus précisément le 15 juin 2006, où sous la houlette de François Bracci, elle s’impose en finale de Coupe d’Algérie face à l’éternel rival, l’USM Alger dans un match explosif où l’intensité fut de mise. Une rencontre que le MCA remporta finalement sur le score de 2-1 (doublé de Nourredine Daham pour le MCA et un but de Doucouré pour l’USMA).
L’année suivante 2006-2007, le MCA remporte un autre titre face à la JS Kabylie en finale de la Supercoupe d’Algérie (mettant en opposition le champion sortant et le vainqueur de la coupe). Match où le Mouloudia s’illustra grâce aux buts de Bougueche (40e) et Belkaid (75e). La JSK était parvenu à égaliser à la 56e minute par l’entremise de Douicher. Malgré ce succès, François Bracci est évincé peu de temps après le président Mohamed Messaoudi et il cède sa place à l’Italien Enrico Fabbro alors qu’un directoire s’installe à la tête du club dirigé par Omar Ketrandji. Finalement, le nouvel entraîneur parvient, malgré une saison très décevante où l’équipe termina 11e, à rééditer l’exploit de la saison précédente en remportant à nouveau la Coupe d’Algérie, encore une fois face au rival de toujours l’USM Alger. Le match se termina sur le score de 1-0 grâce à un magnifique but de Fodil Hadjadj qui se logea en pleine lucarne du gardien adverse Mohamed Lamine Zemmamouche. Après ce match, le MCA confirme sa suprématie devant l’USMA et par la même occasion, démontre encore une fois qu’il reste imbattable en finale, avant de s’imposer une nouvelle fois en finale de la Supercoupe d’Algérie contre l’ES Setif sur le score de 4-0. Après ce titre le club réalise deux mauvaises saisons en se classant 7e en 2007-2008 et 5e en 2008-2009.
Pour la saison 2009-2010, le club a enregistré beaucoup de changements dans ses effectifs, des départs importants et des arrivées tout aussi intéressantes. Classé 5e durant la saison précédente, le Mouloudia devait prendre part à la Coupe de l’UAFA qui a été finalement annulée à cause d’une surcharge de calendrier. Sur le plan des départs, le MCA a vu partir 13 joueurs : Badji (retraite), Hamadou, Yacef, Younes, Belghomari, Benhamou, Doukha, Chaoui, Bentocha, Belaid, Bencharif, Bénié, Lachekham et Boujenah alors qu’il enregistre l’arrivée de 7 nouveaux visages en l’occurrence Mokdad, Senouci, Kheddis et Attafen, Zemmamouche, Hamrat, Derrag et la promotion de plusieurs juniors à savoir Slimani, Aberrane, Bensalem, Essaid, Moumen et Kabla pour venir s’ajouter à la prometteuse pépinière déjà en place et qui a fait ses preuves en fin de saison passée. Il faut noter au passage qu’une nouvelle réglementation sera applicable pour cette nouvelle saison (à moins d’un revirement) qui oblige tous les clubs de D1 à avoir 27 éléments au maximum en équipe fanion avec obligation de faire jouer un seul joueur de moins de 20 ans au minimum comme titulaire. Pour le cas du MCA, Brahim Bedbouda sera l’heureux élu en devenant, titulaire en défense pour épauler les chevronnés Coulibaly, Zeddam ou Kheddis.
Après une phase aller de tout premier ordre où le MCA termina en leader incontesté avec seulement 2 défaites, les poulains du nouvel entraîneur Bracci qui a remplacé Alain Michel parti au Qatar s’attaquent aux matches retour avec plein d’espoir et beaucoup de changements dans son effectif. Au départ de Coulibaly (Ahly de Benghazi Libye), Kheddis (pays du golfe), le Mouloudia enregistre le retour de Mokdad et Hadjadj en disgrâce avec le club lors de la phase aller et l’arrivée de Harkat (USMA) et Megherbi (ASMO) deux défenseurs centraux pour pallier les départs dans ce secteur le plus touché. Auteur d’un parcours jugé exceptionnel, le MCA s’est adjugé son 7e sacre, un titre de champion qui le fuyait depuis 1999 et se trouve officiellement qualifié à la prestigieuse Ligue des champions de la CAF.